Septembre – octobre 2024
Julie René de Cotret
Phénoménologie liminale
Du 14 septembre au 22 octobre 2024, le Centre d’artistes Voix Visuelle accueillait en ses murs l’exposition Phénoménologie liminale de l’artiste Julie René de Cotret sous le commissariat de César Forero.
Le vernissage de l’exposition était le jeudi, 19 septembre 2024, à 17 h.
Un événement de clôture avait lieu le mardi 22 octobre en présence du commissaire d’exposition. L’exposition sera présentée ensuite à la Galerie d’Art du Temiskaming de novembre à décembre 2024.
Phénoménologie liminale
« Quand les histoires passent d’un événement liminal à un récit visuel construit pour durer.
Le travail de Julie René de Cotret interroge la liminalité des récits et leur fragilité dans le temps. Si ces histoires ne sont pas racontées, protégées avec tact et courage, elles ont tendance à disparaître ; ils deviendront ce qu’était le monde du passé et deviendront un événement liminal du temps et de l’espace de nos ancêtres. Les espaces deviennent un lieu qui a probablement existé mais n’est pas dans la mémoire collective des habitants. Les caractères, la flore et la faune de ce site s’affaiblissent avec le temps, s’en vont lentement comme le vent qui passe et ne revient pas.
René de Cotret s’engage activement dans les histoires et l’espace, faisant grandir de l’intérieur un nouveau personnage qu’il convient de présenter de manière visuellement marquante pour ne pas l’oublier. Ce personnage n’est ni agressif ni déchirant ; Au contraire, il apparaît comme un être hybride – entre le monde humain, animal et végétal.
Nous sommes conscients de l’évolution des langages, des espaces, et que les histoires changent avec le temps parce que nous les transformons nous-mêmes. Ces histoires situent notre contexte, celui de la terre à laquelle nous appartenons. Nous souhaitons léguer ces espaces et ces histoires à nos descendants afin qu’ils puissent continuer à construire les leurs. Ainsi, les espaces et les histoires ne sont pas liminaires, ils s’inspirent des légendes ; témoins, vus et datés, ils méritent d’être racontés et documentés dans l’art du futur.
Dans la galerie, nous trouvons une série de courtes vidéos qui nécessitent une planification et un assemblage. Ils sont une synthèse des légendes fabuleuses qui ont émergé de ce « lieu », qu’il faut protéger, et d’une manière quelque peu romantique, cela nous fait sourire, en souhaitant qu’elles perdurent. Les images photographiques présentées sur les murs sont des documentations photographiques et des performances photographiques. L’espace de la galerie devient le cadre pour reconstituer l’histoire et l’opportunité de tout documenter : l’eau, les plantes, les odeurs, les sons et la présence de la vie en général.
René de Cotret apporte dans cette exposition ses recherches artistiques passées et présentes, avec un commentaire politique ferme et précis. »
César Forero, commissaire
Lire le texte du commissaire en espagnol.
Biographies
César Forero est un artiste canadien d’origine colombienne, PANDC (personnes autochtones, noires et de couleur) et membre de la communauté LGTBQIA2S+ ayant une formation en architecture, sculpture, peinture et performance publique. Il est membre et coordinateur d’exposition de l’Académie Internationale de la céramique AIC/IAC. Il détient une maîtrise de l’université d’État du Minnesota et une maîtrise en Beaux-arts de l’université de Waterloo, en Ontario. Il siège actuellement au conseil d’administration de la Galerie d’Art du Temiskaming, de la Société des sculpteurs du Canada, de la Société des artistes de l’Ontario et du Comité d’art contemporain, à Kirkland Lake, en Ontario, dont il est le fondateur et l’actuel président.
Ses œuvres d’art et ses performances ont été exposées dans le monde entier, figurent dans des collections publiques et privées et ont été récompensées au niveau national et international. Sa pratique met l’accent sur les enjeux sociaux, humanitaires et environnementaux.
Il est commissaire et animateur dans plusieurs organisations artistiques.
Julie René de Cotret est artiste et programmeur indépendant Franco-Ontarien.
Récipiendaire d’une maitrise en arts visuel, de l’Université de Toronto en 2018, et d’une
bourse Chalmers de recherche en 2019, concentré sur les légendes francophone du
Pays. Sa pratique l’a mené à des expositions au Canada, au États Unis, en Corée,
Grèce, Suède, Suisse, Allemagne et en Angleterre.
Julie a cofondé la résidence d’artistes à l’école de sciences environnementales de
l’Université de Guelph, en 2009, et directe leur programmation artistique depuis.
Membre du conseil d’administration de Ed Vidéo centre d’art médiatique de 2006-2014
et de la Galerie du Nouvel-Ontario (2016-2023). Sa pratique vise à créer des projets
génératifs, avec une méthodologie de réciprocité et d’ouverture.
Cette exposition s’inscrit dans le programme Connexions Visuelles du Conseil des arts de l’Ontario en collaboration avec la Galerie d’Art du Temiskaming.
Le Centre d’artistes Voix Visuelle remercie le Conseil des arts de l’Ontario, Patrimoine Canadien, la Ville d’Ottawa, l’AGAVF, Desjardins Ontario et Marcil Lavallée de leur appui.
Mai – juillet 2024
Commissaire : Mathilde Guérin Guillermo
Voix Jeunes Talents | Génération Visuelle
Du 30 mai au 9 juillet 2024, le Centre d’artistes Voix Visuelle présentait la 11e édition de l’exposition Voix Jeunes Talents : génération visuelle, sous le commissariat de Mathilde Guérin Guillermo.
‘L’écran de télé est la rétine des yeux de l’esprit. (…) Par conséquent, tout ce qui surgit sur l’écran de télévision apparaît comme expérience brute pour ceux qui le regardent. Donc, la télévision est la réalité et la réalité est moins que la télévision.’ Brian O’Blivion (Jack Creley), Vidéodrome, Cronenberg (1984)
Et si l’art visuel était la rétine du troisième œil, de notre esprit ?
Lorsque David Cronenberg réalise Vidéodrome (1984), dans le genre singulier de l’horreur organique, il met en scène ses angoisses qui nous sont contemporaines : et si l’identité numérique devenait la nôtre ? Ne l’est-elle pas déjà ?
Interrogeant le devenir technologique de l’homme, il avance que l’écran serait la rétine du troisième œil, le nôtre, créant ainsi une nouvelle couche de réalité se substituant à la réalité elle-même. Sociologiquement parlant, l’omniprésence des médias dans nos vies serait un producteur de solitude, voire un vecteur d’aliénation.
Or, c’est en créant d’autres récits nés d’une réflexion du numérique, mêlé au médium artistique, que le renouvellement d’espaces de narration et de représentation s’opère. Ce renouvellement est celui d’une génération née dans l’ère digitale, évoluant en même temps qu’elle. Certains jugent cette interdisciplinarité obscène. Et si, au contraire, cette union du numérique avec l’artistique nous permettait d’exulter cette obscénité en nous rendant notre part d’humanité ? Face à l'œuvre visuelle, nous voyons non seulement notre moi intérieur, mais aussi une part de nos réflexions dans une société bercée par les écrans.
Une réappropriation de ces codes digitaux ne serait-elle pas une manière de rendre chair à nos émois contemporains, de les faire exister en créant une catharsis collective ? Cette nouvelle génération d'artistes nage dans l’exploration de notre devenir numérique, du moins elle en utilise les outils pour mieux créer.
Mathilde Guérin Guillermo, commissaire
Le Centre d’artistes Voix Visuelle remercie le Conseil des arts de l’Ontario, Patrimoine Canadien, la Ville d’Ottawa, l’AGAVF, Marcil Lavallée et Desjardins Ontario de leur appui.
Artistes participants :
B. Armstrong | M. Back | R. Bergeron | A. Bigras | D. Blake | L. Boden | N. Bourouaha
J. Brazeau | E. Breedon | L. Bret | C. Burrows | G. Charbonneau | S. Clermont
A. Cousineau | B. Cyr Nadon | F. Dion | M. Dobler | M. Fournier | K. Gillet-Evraire
S. Green | L. Henry | K. Huggins | S. Jaouen-Steffener | A. Johnson | M-P. Kostenbauer
B. Kreuser | E. Labelle | J. Laflamme | S. Lamour | L. Lapointe | L-M. Leduc | K. Levesque
J. Mackie | E. Martin | E. Maxwell | E. Melo | D. Men | L. Michaels | C. Morales
A. Ntabuhungiro | Z. Pacheco | A. Pelletier | I. Plante-Moncur | E. Prémont | G. Rapsey
C. Richard | A. Richer | E. Sarazin | J-B. Soucie | T. Stiebert | B-F. Thiam | S. Thibodeau
M. Tocchi | Z. Wiens-Chetelat
Avril – mai 2024
Chloé Beaulac
Lieu Saint
Du 12 avril au 21 mai 2024, le Centre d’artistes Voix Visuelle accueillait en ses murs l’exposition Lieu Saint de l’artiste Chloé Beaulac.
Le vernissage de l’exposition se tenait le jeudi, 18 avril 2024, à 17 h.
À la manière d’une ethnologue, Beaulac explore et documente de nombreux sites ayant une vocation spirituelle, au Canada et à travers le monde. Elle cible divers lieux et cultures pour couvrir une multitude de sujets et thématiques liées à la théologie, aux traditions, aux croyances hétéroclites et historiques de diverses communautés culturelles, en portant une attention particulière au mysticisme, au chamanisme et surtout à la place de la nature.
Documentation photographique, dessins et notes d’observations subissent ensuite un processus de déconstruction-reconstruction par lequel l’artiste interprète les images et l’information recueillie pour les amalgamer à son iconographie personnelle. Par ce procédé, elle formule des récits visuels universels, évocateurs, qui laissent libre cours aux interprétations multiples des spectateurs. Beaulac s’intéresse principalement à la création de sanctuaires fictifs et à la réinterprétation des rituels d’autrefois dans un contexte intemporel. Il en découle une sorte de pèlerinage contemporain ou elle déconstruit et reconstruit la notion commune du lieu de culte.
Chloé Beaulac vit en Montérégie et en Estrie. Elle est diplômée d’un baccalauréat en beaux-arts de l’Université Concordia (2010) où elle se spécialise dans les arts imprimés. Bien que sa source première d’inspiration demeure l’estampe, elle est une artiste multidisciplinaire qui utilise également la photographie, la vidéo, le dessin, la peinture, l’installation et la sculpture pour communiquer sa perception du monde.
Elle a présenté son travail dans le cadre de plusieurs projets d’art public, d’expositions solos, d’expositions de groupe et de résidences d’artistes au Québec, au Canada et à l’international. Elle a développé et produit plusieurs corpus d’œuvres grâce au généreux soutien de diverses organisations dont le Conseil des arts et des lettres du Québec, le Conseil des arts de Longueuil, le Conseil des arts du Canada, La Société de développement des entreprises culturelles ainsi que Les Offices jeunesse internationaux du Québec, pour n’en nommer que quelques-unes. Au fil de sa carrière Beaulac s’est vue attribuer plusieurs prix et distinctions pour ses créations.
Le Centre d’artistes Voix Visuelle remercie le Conseil des arts de l’Ontario, Patrimoine Canadien, la Ville d’Ottawa, l’AGAVF, Marcil Lavallée, et Desjardins Ontario de leur appui.
Février – mars 2024
Christine (cricri) Bellerose
Créature sensible
Du 8 février au 14 mars 2024, le Centre d’artistes Voix Visuelle accueillait en ses murs l’exposition Créature sensible de l’artiste Christine (cricri) Bellerose.
Le vernissage de l’exposition se tenait le jeudi, 8 février 2024, à 17 h, et incluait une courte performance d’art action par l’artiste qui se déroulerait à 18 h.
Créature sensible est un projet complexe qui s’ancre dans la création de tableaux vivants et de la pratique somatique – tradition holistique de respiration éveillée. L’artiste, Christine (cricri) Bellerose, nomme cette forme de performance d’art action, « somadance écoperformance ». Elle travaille selon l’approche du mouvement performatif écosensible, la technique de la somadance, et la manipulation de textile.
L’exposition présente des bribes d’écoperformances réalisées dans les hauts plateaux désertiques du Sud-ouest américain en hiver 2022-2023 et sur la côte est de l’Atlantique en juin 2023. Le projet d’installation multimédia comprend un court film expérimental, une série d’autoportraits par l’artiste ainsi que deux tirages de sa collaboration avec la photographe américaine Sarah West. Elle inclura également une portion performative d’art action, qui aura lieu au cœur de la galerie en deux temps : La première de courte durée, pendant le vernissage (le 8 février), et la seconde de longue durée, au terme de l’exposition, à partir de 11 heures (le 14 mars).
La série Créature sensible, explore l’âme d’un lieu à travers le temps. D’un même coup l’artiste habite et est habitée par les couches d’histoires animistes du « déjà-là ». Ces histoires sont racontées par le vent et mettent en scène les pousses de cactus, les nuages, la lune au matin, et la brume de Herring Cove. Des histoires écoutées incarnées par le mouvement et la manipulation textile émergent des sculptures vivantes mettant en présences la femme et la terre. Métamorphose, imaginaire archétypal, et écosensibilité sont autant de processus que de valeurs dépliées lors des tissages avec l’intelligence somatique des lieux.
Christine Bellerose dite cricri est artiste-chercheure en systèmes de savoirs écosensibles. Originaire de Montréal, elle réside aujourd’hui dans la région de la capitale nationale du Canada. C’est lors d’un séjour de 8 ans en Chine et au Vietnam qu’elle migre de la pratique des arts vivants vers la performance d’art action. À son retour, elle poursuit l’exploration écosensible du corps féminin avec le froid, le vent et l’eau qu’elle documente par la vidéo. Ses images narratives et écritures théoriques circulent au Canada, États-Unis et Royaume-Uni. En 2021, elle obtient son doctorat de la York University’s School of the Arts, Media, Performance and Design. Christine œuvre parallèlement à élargir le champ de la pensée écosomatique et de l’intégration de la neurodiversité au sein du corps administratif gouvernemental.
Le Centre d’artistes Voix Visuelle remercie le Conseil des arts de l’Ontario, Patrimoine Canadien, la Ville d’Ottawa, l’AGAVF, Marcil Lavallée, et Desjardins Ontario de leur appui.