Titre/Thème: Je m’épanche, donc je suis
Artistes participant : Jocelyne Aird-Bélanger | Adrien Asselin | Noémie Avidar | Berko | Valérie Boivin | Patricia Bouffard-Lavoie | Gail Bourgeois & Pira Pirani | Renée Chevalier | Pál Csaba | Michael Cumming | Lillianne Daigle | Céline J. Dallaire | Krasi Dimtch | Richard Doutre | Agata Dworzak-Subocz | Marilyn Etchky | Laurence Finet | Denyse Gérin | Olena Golub | John Graham | Saeko Hanji | Florentia Ikonomidou | René Kempen | Isao Kobayashi | Denis Larouche | Denis Leclerc | Mandeep Singh Manu | Mónica Márquez | Louise Mercure | Joseph Muscat | Ralph Nevins | André Paquin | Martine Périat | Henry Pouillon | Josée Prud’homme | Izabella Retkowska | Anne Roulant & Gilles Guillaume | Carole Roy | Komi Seshie | Svetlana Swinimer | Gilles Vallée | Jozina Marina Van Hees | Michel Vautier | Michael Wagner| Pierre Woerner
Je m’épanche, donc je suis
Walter Benjamin l’a annoncé il y a 80 ans. Andy Warhol l’a mis en pratique il y a 50 ans. Et le philosophe de l’art contemporain Yves Michaud l’a récemment décrit en ces termes : « Du côté des producteurs, des artistes, des fabricants et de ceux qui montrent, il ne s’agit pas de présenter des chefs-d’œuvre mais de marquer sa place, de se signaler et d’exister, y compris, comme souvent, dans la fiction d’une identité reconstruite et inventée. » C’est le triomphe de l’esthétisme.
L’exposition de soi a aiguillonné la communauté artistique avant de s’étendre à la population en général par le syndrome Facebook. Tout journal Facebook peut être vu comme une œuvre d’art. Alliant texte, image fixe, image en mouvement, son et hyperlien (c’est du multimédia !), tout un chacun y projette une vie façonnée. C’est de l’art populaire, bien sûr, mais on y aborde, sous une forme moins noble, les mêmes préoccupations que plusieurs artistes contemporains.
La 12e exposition internationale d’estampe numérique miniature a invité les artistes de l’image imprimée à forcer la note, à esthétiser leur vie intime et ordinaire, à rendre la beauté étourdissante des choses vides de sens. Les thèmes abondent : égoportrait, quotidienneté dans sa plus grande banalité, superficialité des vécus, épatement des odyssées spectaculaires et kitch des objets familiers. Le point de vue pouvait être sérieux ou ironique, léché ou brouillon, platement factuel ou étrangement imaginaire. L’important, partout et toujours, est de se mettre en scène et de se faire valoir.
— Raymond Aubin, commissaire